... est toujours un moment émouvant pour moi et me fait accélérer mon rythme cardiaque ; c'est comme se rapprocher de Dieu ou du Saint Graal ou de toute divinité influente !

Alors, j'ai fait les 60 kilomètres me séparant de ladite maison d'édition parisienne venue rencontrer le "milieu rural". Certes les dés sont un peu pipés puisque le "médiateur édition-libraire-bibliothèque" tel qu'il se présente a de profondes racines dans ledit milieu rural.

Nous voilà installés autour de petites tables de bistrot, avec fromage local et crêpes faites maison et breuvages du cru, dans la magnifique médiathèque "milieu rural", claire, très fournie, dynamique et accueillante.

La jeune libraire de la petite ville "milieu rural", qui a eu le culot d'ouvrir il y a peu, a une forte présence d'accueil et vous ferait lire toute la journée des livres de tous genres dont elle parle avec gourmandise !

Nous sommes une trentaine de personnes et la présentation commence : il était une fois un gars qui s'ennuyait au service de recouvrement d'une grande maison d'édition et qui rêvait de pêche à la mouche... un début surprenant !

La suite est un pari osé de publier des auteurs américains morts ou vifs avec des traductions contemporaines et fait l'objet en dix ans d'un catalogue impressionnant relevant de la notion de Nature Writing, dont David H. Thoreau au 19e siècle est l'emblème. J'ai ainsi, grâce à cette rencontre découvert de nombreux auteurs de Nature Writing que je ne lirai pas forcément mais surtout de romans noirs que je vais découvrir à commencer par Craig Johnson dont je n'avais jamais entendu parler et qui en est à sa douzième publication en France. J'ai aussi appris le fonctionnement de la circulation des manuscrits aux USA à savoir d'abord trouver un agent qui trouvera un éditeur et la pluie de médias qui feront la promotion du livre sachant que les libraires aux USA sont rares, assassinés par les grands groupes davantage attachés à l'argent qu'un livre rapporte qu'à un contenu de livre et encore moins à une œuvre, quoiqu'un frémissement de résistance semble se faire, dixit le médiateur édition-libraire-bibliothèque et que notre prix unique du livre nous protège de tels méfaits (merci Jack Lang).

Je me suis donc régalée - comme on dit dans le Sud-Ouest - d'autant que je suis en train de lire L'arbre-monde de Richard Powers dont je ne saurais trop vous conseiller la lecture. En plein dans le sujet !

Si vous ne connaissez pas encore cette maison d'édition, découvrez son catalogue réjouissant !